Un cyclovoyage Jeux de mollets à Carpate

Virage à 180 degrés

Après un interlude de trois semaines les tribulations de nos patibulaires personnages reprennent sur les pas de Léonard de Vinci, objectif: la Loire et la Bretagne.

Quizz: Saurez-vous identifier…

  1. les 2 protagonistes historiques liés à Marignan?
  2. ainsi qu’un anachronisme historique?

On quitte Genève. Nous démarrons tranquillement en suivant le Rhône. Après une heure de vélo, nous voyons notre premier château: le fort l’écluse!

Nous prenons le train pour Vichy, où à côté du centre-ville et entourés de 4 campings, nous trouvons un endroit charmant pour poser notre tente au bord du fleuve.

Le lendemain nous prenons de Vichy tôt le matin le train pour Nevers où commence véritablement le parcours de la Loire à vélo.

Après 50km, nous profitons de notre dernier morceau de relief pour la semaine: la colline de Sancerre, un magnifique bourg fortifié moyen-ageux, brûlé en 1573 lors des guerres de religion française. Nous le visitons de fond en comble à la chasse d’une bonne boulangerie. Notre chasse sera fructueuse. Nous ramenons en gibier environ 2kg de beurre sous forme de croissants, chausson aux pommes et autres brioches au chocolat.

Après notre descente digestive et littérale de Sancerre, le paysage se parsème de ponts, d’îlots, de villages médiévaux et de bancs de sables.

Nous arrivons au premier château de la Loire à Sully-sur-Loire.

Plus loin, on traverse le pont Gustave Effeil. Quizz du jour bonjour: quel est le comble pour un pont?

Nous approchons de l’abbaye de Saint-Benoît où se trouve une communauté de moines dont fit partie le grand-oncle de Chloé. Deux frères de la communauté nous montre la tombe de frère Nicolas, nommé d’après Nicolas de Flue. Ils nous racontent des histoires de ce frère bon-vivant et farfelu qui, moine, fumait la pipe et proposait de faire brouter les vaches sur la digue alors inutilisée.

On roule, c’est plat, la rivière est belle et a des airs sauvages. Au fil des jours on aura observé toutes sortes d’oiseaux, des castors, des biches et même une harde de sangliers.

On voit au long de notre route quelques châteaux derrière des murs. Ça évite à Didier d’oublier ses pas d’escalade.

On a souvent pu camper juste au bord de la Loire. Contrairement à ce qu’on imaginait, il est facile de trouver des coins de camping sauvage, et même avec accès à la plage.

Nous passons en vitesse par Orléans où nous picnicons au pied de la cathédrale. Plus loin à Blois, sur la terrasse d’une boulangerie, un indigène nous raconte l’histoire de Jeanne d’Arc et nous recommande nos prochaines visites: Chaumont et le Clos-Lucé.

Nous visitions le château de Chaumont, un magnifique exemplaire de château de la Loire, doté de délicieux jardins. Délicieux car chacun est façonné par un artiste jardinier sur le thème de la terre nourricière. Nous y dégustons, tels des mécréants, de goûtus morceaux de basilic, de menthe ou des tomates. Didier y trouvera une aubergine pour le souper. Chloé l’empêchera quand même d’embarquer une courge.

Le Clos-Lucé est le château où Léonard de Vinci a fini sa vie sur invitation de François premier. Nous y observons le vélo sur lequel, 500 ans avant nous, Léonard a comme nous fait un cyclovoyage de l’Italie à la Loire, la Joconde sous le bras.

Didier s’essaie sans succès à l’hélicoptèrovoyage.

On arrive à Tours et sa magnifique cathédrale.

Dans les Bas-de-Loire, on réalise qu’il est à nouveau favorable de rouler comme en Italie tôt le matin ou en fin de journée, cette fois pas pour éviter la chaleur, mais le vent.

Nous voici finalement arrivés à Nantes un samedi soir: occasion de s’embourgeoiser. Chloé sort son pantalon de soirée, qu’elle choisit avec attention parmi sa valise de… 1 pantalon. Didier met une chemise, celle qu’il a utilisé toute la semaine pour sécher la vaisselle, et ses belles chaussures: ses sandales.

Nous visitons le château des ducs de Bretagne et son musée d’histoire. Chloé y fait son jogging. Didier y entraîne ses postures d’immobilisme. Heureusement que Chloé a trouvé le musée des biscuits pour s’occuper (saviez vous que le petit beurre venait de Nantes?).

Tel Ulysse dans l’Odyssée, nous voici donc transportés vers de nouvelles terres inattendues. Il y a fort longtemps, notre objectif était Istanbul. Plutôt que du raki, nous buvons désormais du cidre. En lieu d’agneau, nos pitas se recouvrent de caramel beurre salé. Nous voyons plein de sarrasins, mais surtout en forme de crêpes: bienvenue en Bretagne!