On est enfin parti! Et on vient de finir notre première semaine. Comme vous l’aviez peut-être remarqué on avait décidé de ne pas se stresser pour les préparatifs et de laisser le voyage venir à nous. On a pas été déçu. Entre une jambe cassée, des genous qui couinent, la gueule de bois et des nouvelles chaussures, on a eu de quoi faire.
Jeudi matin, on fait les derniers fignolages sur les vélos et on est finalement prêt au départ. Paf averse! 20 minutes plus tard, on quitte Croy sous la pleuvinette.
Nous passons par Yverdon puis Neuchâtel aux échoppes de velocouche.ch pour obtenir des pièces de rechanges spécifiques à nos vélos couchés. Au passage, on profite des bons conseils de Jean-Yves et Dario pour nos vélos. Quel plaisir de partir, on se sent léger et heureux et en même temps un peu anxieux. Avons-nous rien oublié ? La journée se passe bien, on campe comme des champions à Champion (si si) au bout du lac de Neuchâtel sur le site mythique de la Tène.
Le matin, on déjeune. On se prépare pour aller en direction d’Interlaken. Pif! Averse! On attend midi pour partir. En regardant rapidement la carte, on choisit la route la plus directe, la « route du cœur ». Petit détail: route du coeur signifiait probablement route cardio. On se retrouve sur des raidillons à 950 mètres d’altitudes au milieu des collines Bernoise. On commence à réaliser l’effort nécessaire à la montée pour le poids des sacoches. Lors d’une pause, épuisés par les montées, on regarde l’itinéraire proposé par Google maps. En faisant 10km de plus on suivait l’Aar à plat, tranquilles. On regardera mieux la carte la prochaine fois…
Bon, l’avantage est qu’on commence un peu à se muscler pour traverser les Alpes et que c’est très joli. Le chemin est par moment un peu tout terrain.
On dors à côté d’une rivière près de Thun. Ce matin, on se prépare rapidement. Il fait beau mais frais. On est plein d’énergie et super motivé à avancer… un peu trop! Après 30 minutes du départ en descente, on réalise qu’on a oublié nos drapeaux de sécurité à la place de camping. Gentil Didier fait demi tour (en bus, faut pas pousser non plus) pour aller les chercher, puis, 1h et demi plus tard, c’est reparti ! On est en pleine forme. On fait une pointe à 50km/h en descente. On longe le lac de Thun, passe à Interlaken et continue jusqu’au pied du Grimsel.
C’est la fin de journée, alors on profite pour commencer le premier col sans trop de traffic. On n’a pas encore les muscles de cycliste donc la montée est difficile! On bivouaque au milieu de la montée à Guttannen dans un magnifique paysage alpin, surtout le granit noir.
Nous avons appris que les bernois et valaisans sont très soigneux de leurs routes de col: tous les jours de week-end à partir de 9 heures, ils envoient une horde de fonctionnaires remettre une couche de revêtement caoutchouc sur la route. Ils sont apparemment appelés « motards ».
Prévoyants, on se lève donc à 4:45 pour terminer la montée avant qu’ils arrivent. Les reflets du soleil du matin sur la roche humide sont saisissants. En haut il fait froid et il y a du brouillard, mais on est content d’y être arrivé, juste au moment où les motards déboulent.
A contrecœur, on décide de terminer la traversée des Alpes en Train, Didier a les genoux qui font « couic couic » et les motards gâchent le plaisir. On descend à la gare d’Oberwald, en observant de loin le col de la Furka et la source du Rhône. La descente sur les vélos est impressionnante et géniale !
On finit la journée par un peu de vélo pour descendre le long de la Ticino pour arriver à Bellinzona. Là c’est le choc des températures, après les gants - bonnet au Grimsel, il fait 35 degré à l’ombre…
Le lundi était un peu difficile, on commence par une bonne montée, puis on longe le lac de Lugano. On pousse les vélos à la montée et avance lentement car Didier a mal au genoux. On allonge le pédalier de son vélo d’après les conseils de Dario. On découvre cette région tessinoise qui ressemble à un mélange de Suisse et d’Italie. On croise un couple de retraités qui passent leurs étés en voyage à vélo. Ils nous donne plein de bon conseils, comme l’application pour téléphone Bikemap qui nous a été très utile depuis. On termine la journée à Marroggia dans un joli coin de bivouac au bord d’une rivière qui nous permet de rafraîchir la bière !
Mardi matin, on traverse la première frontière. Chloé se réjouissait d’arriver en Italie pour avoir l’impression d’être loin de la maison. La voilà pas déçue, le dépaysement est direct. On est à chaque fois impressionnés des nombreuses différences entre deux pays voisins.
On se sent tout de suite un peu perdu parce qu’on ne parle plus la même langue. L’après-midi, on mange une délicieuse glace et une pizza! C’est bon.
On roule jusqu’à la sortie de la ville et dort au bord d’un champ avec le doux bruit de la ville et des autos pas loin.
Ce matin, on doit contourner Milan, on traverse des multiples quartiers de villas et petit villages. C’est intéressant de voir ce type d’habitation. On s’imprègne du pays. Après une bonne focaccia pour midi, c’est le drame! Une jambe cassée: fracture du Tibia du dérailleur de Didier. Nous sommes à Marignan: pas un bon coin pour les Suisses.
On cherche un magasin de vélo. Après trois magasins, on trouve la bonne pièce. Débrouillards comme toujours, on essaie de réparer nous-mêmes. 3 heures plus tard, on aura appris plein de choses sur le dérailleur, dont le fait que c’est encore un peu trop compliqué pour notre niveau de mécanique. On repasse chez le vélociste qui a dû bien se marrer en nous voyant revenir.
Par cet chaleur, on transpire des litres. On est presque content d’être forcé de s’arrêter un après-midi ! En fin de journée, on roule dans de petites collines au milieu de vignobles et on rejoint la route cyclable EuroVelo 8 que l’on va probablement suivre un moment! On fini la journée par un beau couché de soleil sur la digue du Pô.
Le lendemain, on se réveille avec un mal de tête, la bouche pâteuse et une drôle de soif. C’est la gueule de bois. Pas qu’on boive comme des trous, plutôt qu’on transpire comme des locomotives… on perd tout notre sel et plein d’autres nutriments. On se décide à faire la sieste de midi et manger des spécialités de la région bien salées pour raison médicale (et aussi à acheter des sels minéraux). On en profite en plus pour acheter des chaussures à crochet pour tenir au pédale. On avance jusqu’à Cremona où l’on finit l’après-midi tranquille.
Après avoir roulé une petite semaine déjà, on se sent plus en forme et en même temps un peu fatigué. Nos cuisses grossissent à vue d’oeil et seront bientôt prêtes pour le grill. Ca passe à toute vitesse (environ 15km/h pour être exact) et on a pas l’impression d’avoir eu une journée pareille.
Croy-Oberwald
Biasca-Cremona
Nuitées: